La rumeur l’avait appelée la Louve, parce que, disait-on, elle portait un masque fait d’une tête de loup et une cape arrangée dans la peau du même animal. Un loup géant dont elle aurait pris la peau, dont elle se serait parée après l’avoir tué dans un combat qui aurait duré toute une nuit. C’est ce que racontaient certains. D’autres colportaient qu’elle était une démone, mi-femme mi-louve, un être maléfique, doté de pouvoirs surnaturels. On la décrivait comme une splendide créature, une mante religieuse, une très belle femme qui, après avoir consommé, immolait ses amants dans une effroyable folie érotique. “Elle les tue et orne sa couche de leurs entrailles, elle porte leurs attributs en collier”. L’imagination ne connaissait pas de bornes sur les exploits de cette super-femelle.
D’autant plus que, là encore, personne n’était venu raconter qu’il avait survécu à une étreinte ni même à une rencontre.